LUCAS RATTON
Masque Lumbo - Gabon
Prêté au Musée du Quai Branly - Jacques Chirac
Exposition "Les Forêts natales, Arts d'Afrique équatoriale atlantique"
DESCRIPTION
Rarissime exemplaire de masque Lumbo à cornes, ce qui explique pourquoi le Musée du Quai Branly-Jacques Chirac a souhaité le présenter à deux reprises lors des expositions Fleuve Congoen 2010 et Forêts Natalesen 2017-2018. L’un des seuls autres exemplaires anciens connus du corpus étant celui de la collection André Fourquet et Arman (cf comparable ci-dessous). Charlotte Grand-Dufay (in Les Lumbu, un art sacré, 2016, p.58) précise d’ailleurs : « Parmi les masques polychromes, il y a ceux qui ont un visage humain avec des cornes animales ; ils représentent 1 % du corpus étudié pour le livre Punu en 2008. Celui de l’ancienne collection André Fourquet et Arman est exceptionnel (fig. 35) ; typiquement lumbu par son visage en forme de cœur accentué par le front noir rehaussé d’un bandeau rouge, les yeux en arc de cercle, le nez et la bouche dessinant un huit. Ce type de masque faisait partie des rituels d’initiation et les cornes évoquent plus celles du buffle que celles de l’antilope. »
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References:
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Louis Perrois in Punuen 2008 précisait également concernant le masque Fourquet (p.140) : “Il s’agit probablement d’un esprit du «bush» intervenant dans certains rites Okuyi associés à l'initiation dumwiri. Lèvres pincées formant un huit”.
Dans le même ouvrage il livrait concernant notre masque cette fois-ci la description suivante : « Ce masque, recueilli par le colonel Le Meillour au Congo français avant 1914, a de longues cornes monoxyles incurvées. Cette coiffe noire est flanquée de petites tresses longitudinales et de tresses inclinées. Le visage triangulaire blanchi au kaolin a les yeux à moitié fermés, un nez court et une bouche pincée. Une tresse épaisse forme une "poignée" sous le menton. Ce type de masque pourrait provenir de la région côtière du bas Nyanga. »
François Neyt in Fleuve Congo, 2010, p. 295, déclarait quant à lui concernant notre masque et celui de la collection Fourquet : “Sur cette toile de fond, voici quelques masques significatifs de l’Okuyi. Les deux premiers (fig. 192 et 193) sont anthropomorphes, tout en étant revêtus d’appendices animaliers. Les cornes, d’antilope pour le premier, de buffle pour le second, évoquent les esprits de la forêt. Ce sont bien des réminiscences des cultures forestières et on songe d’emblée aux cultures kwele et aux rituels beete décrits dans la première partie de cette étude. »
La particularité (unique à notre connaissance) de notre masque provient de la représentation des cornes torsadées d’antilope et notamment de celles de l’hippotrague mâle (cf photo ci-dessous) renvoyant très certainement au caractère masculin de ce masque. Charlotte Grand-Dufay (ibid) précise ainsi p. 36 : « Si les masques féminins se reconnaissent aux chéloïdes sur le front et les tempes sous forme d’écailles – quatre, mais surtout neuf ou douze- teintées de rouge et inscrites dans un losange ou un carré, les masques sans scarifications seraient masculins et réservés aux cérémonies d’initiation du mwiri selon Felix. »
Dans le même ouvrage il livrait concernant notre masque cette fois-ci la description suivante : « Ce masque, recueilli par le colonel Le Meillour au Congo français avant 1914, a de longues cornes monoxyles incurvées. Cette coiffe noire est flanquée de petites tresses longitudinales et de tresses inclinées. Le visage triangulaire blanchi au kaolin a les yeux à moitié fermés, un nez court et une bouche pincée. Une tresse épaisse forme une "poignée" sous le menton. Ce type de masque pourrait provenir de la région côtière du bas Nyanga. »
François Neyt in Fleuve Congo, 2010, p. 295, déclarait quant à lui concernant notre masque et celui de la collection Fourquet : “Sur cette toile de fond, voici quelques masques significatifs de l’Okuyi. Les deux premiers (fig. 192 et 193) sont anthropomorphes, tout en étant revêtus d’appendices animaliers. Les cornes, d’antilope pour le premier, de buffle pour le second, évoquent les esprits de la forêt. Ce sont bien des réminiscences des cultures forestières et on songe d’emblée aux cultures kwele et aux rituels beete décrits dans la première partie de cette étude. »
La particularité (unique à notre connaissance) de notre masque provient de la représentation des cornes torsadées d’antilope et notamment de celles de l’hippotrague mâle (cf photo ci-dessous) renvoyant très certainement au caractère masculin de ce masque. Charlotte Grand-Dufay (ibid) précise ainsi p. 36 : « Si les masques féminins se reconnaissent aux chéloïdes sur le front et les tempes sous forme d’écailles – quatre, mais surtout neuf ou douze- teintées de rouge et inscrites dans un losange ou un carré, les masques sans scarifications seraient masculins et réservés aux cérémonies d’initiation du mwiri selon Felix. »