LUCAS RATTON
Statuette Songye, R. D. du Congo
DESCRIPTION
Basée dans le centre-est de la République démocratique du Congo, la culture Songye a livré depuis la fin du XIXe siècle une importante production artistique, principalement composée de figures d’ancêtres. Cette production est frappante de par la grande diversité des représentations. La plupart des statues songye sont des statuettes de ce type, appelées minkishi (sing. nkishi) en langue vernaculaire. Ces statuettes de protection étaient destinées à répondre aux demandes de guérison, de chance et de fécondité. Elles recevaient des demandes et des hommages dans des rituels. Selon la taille, la statuette servait à un usage communautaire ou bien individuel.
Dans son ouvrage de 2004 intitulé Songye, François Neyt propose une analyse stylistique d’un panel d’environ 300 statues dans le but de différencier plusieurs groupes. En ressort la mise en évidence d’une dizaine de styles composés chacun de subdivisions. Grâce à cette étude, François Neyt montre que chaque élément composant les figures est l’expression d’un symbole et ainsi, que le rendu esthétique général est différent même d’un style à l’autre : une bouche souriante servira à rendre la figure amicale quand une figure à la bouche édentée diffusera une image plus terrifiante ; ou encore, un visage marqué de clous évoquera des notions comme la force et la puissance alors qu’un visage lisse évoquera plutôt la sérénité et la méditation. Les Songye utilisaient fréquemment des ornements pour rajouter de la valeur symbolique à leurs œuvres. Ils utilisèrent ici plusieurs éléments : peau de serpent, perles, tissu, sifflets. Tout cela montre l’importance de cette œuvre pour la communauté. Par ailleurs l’utilisation du métal en plaque ou en clou – comme c’est le cas sur ce visage – permettait de rendre les figures plus effrayantes. |
References:
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