LUCAS RATTON
Statuette Fang - Gabon
Cette statuette Fang est de style « N’tumu », population des pahouins du Nord-Est de la Guinée équatoriale, comme les décrivent Louis Perrois dans « Byeri Fang, Sculptures d’ancêtres en Afrique ». Ces statuettes étaient utilisées lors du culte des ancêtres ou culte du Byeri.
Ce culte tient une place essentielle dans la vie culturelle indigène. Crainte ou conjurée la mort est présente à chaque instant dans le cruel environnement de la forêt tropicale. Le Byeri est une religion familiale avec ses rituels. Des morceaux de calottes crâniennes ou de phalanges, appartenant à quelque illustre défunt sont conservés dans des boites cylindriques faites d’écorces enroulées surmontées d’une statuette « Eyema » Byeri en position assise, maintenue par un rostre postérieur. Cette urne funéraire véritable reliquaire sacré était conservée dans la chambre des maîtres, sous la vigilance des anciens. |
References:
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Un sentiment de douceur émane du visage ovale inspiré fidèlement des traits indigènes. Il est accentué par la bouche qui esquisse une moue. Les yeux sont composés de disques de métal, lui conférant un air stupéfié. Les mains sont regroupées au centre de son ventre, accentuant l’importance du lignage chez les Fang. Le corps tubulaire s’évasant dans sa partie médiane pour laisser émerger l’ombilic proéminent est démesurément allongé, et repose sur de larges hanches, construisant avec celles-ci une architecture puissamment structurée que renforcent les jambes trapues. La coiffe complexe se pare de motifs géométriques finement travaillés en son centre.
De nombreux rites propitiatoires faits d’onguents, d’huile de palme et de sang de cabri ont apportés au fil du temps cette patine noire et suintante sur les bras et le corps de la statuette.
Les amateurs du début de ce siècle furent très tôt séduits par cet art Fang, sensible et sculptural, qui le premier leur fit parler d’Art Nègre et allait être le révélateur de l’Art Moderne.
De nombreux rites propitiatoires faits d’onguents, d’huile de palme et de sang de cabri ont apportés au fil du temps cette patine noire et suintante sur les bras et le corps de la statuette.
Les amateurs du début de ce siècle furent très tôt séduits par cet art Fang, sensible et sculptural, qui le premier leur fit parler d’Art Nègre et allait être le révélateur de l’Art Moderne.